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Rose Valland, une femme discrète témoin des spoliations nazies

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Rose Valland, une femme discrète témoin des spoliations nazies Empty Rose Valland, une femme discrète témoin des spoliations nazies

Message  gilda Jeu 6 Mai - 12:24

Très envie de partager cet article sur Rose Valland, cette femme à qui l'on doit la récupération de nombreuses oeuvres d'art après la seconde guerre mondiale. J'ai enfin vu l'exposition ce week-end à Lyon au CHRD (Centre d'histoire de la Résistance et de la déportation), expo très bien faite qui permet de (re)découvrir cette page d'histoire de la seconde guerre mondiale.
J'y suis très sensible puisqu'une de mes toiles préférées au Louvre, L'Astronome de Vermeer appartenait à la collection Rothschild largement spoliée par les nazis. Appartenant à Édouard de Rothschild, il fut saisit en 1940 par les nazis après l'invasion de la France par l'armée allemande. Une croix gammée fut imprimée à l'encre noire au dos du tableau. La toile fut rendue à la famille à la fin de la guerre, qui en fit don à l'État français en guise de paiement d'impôt (dation) et finalement exposé au Musée du Louvre en 1982...

Rose Valland, une femme discrète témoin des spoliations nazies Astron10

"Rose Valland : le nom est peu connu en dehors des historiens, conservateurs et collectionneurs qui s'intéressent au pillage des collections juives par les nazis, au marché de l'art parisien si prospère sous l'Occupation, aux collections d'Hitler et de Goering - rien moins. Dans ces affaires douloureuses et ténébreuses, elle est un personnage à la fois majeur et énigmatique. Jusqu'aux travaux de l'historienne Emmanuelle Polack, on en savait bien peu sur elle, sa vie, son rôle et ses papiers.

L'exposition, qui se tient à Lyon au Centre d'histoire de la Résistance et de la déportation et dont Emmanuelle Polack est la commissaire, apporte des informations nombreuses et fiables. Tout ce qui a été dit jusqu'ici sur Rose Valland s'en trouve précisé et corrigé. On dispose enfin d'une biographie digne de ce nom, révélée au fil d'un parcours chronologique scénographié.

Rien de très spectaculaire d'abord : une naissance en 1898 dans un village du Dauphiné, des études sans grand éclat à Lyon puis à Paris et, enfin, un poste d'attachée bénévole de conservation au Jeu de paume en 1932, à 34 ans, trop tard pour une carrière brillante. Par son sérieux et sa disponibilité, Melle Valland se rend néanmoins indispensable, d'autant que le conservateur du Jeu de paume, André Dezarrois, tombe malade en 1938.

En septembre 1940, le bâtiment est occupé par l'ERR (Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg), organisation nazie chargée de la confiscation des collections juives en France, en Belgique et aux Pays-Bas. Il abrite des bureaux et , surtout, le butin des saisies. C'est là que Goering vient se servir - il serait venu au moins quinze fois - (l'expo précise 22 fois !!!), et là que les marchands allemands et français alimentent leurs trafics en oeuvres anciennes ou modernes.

Jusqu'en août 1944, Rose Valland assiste à ces opérations, pour autant que l'ERR la tolère au Jeu de paume. Elle prend des notes, et s'efforce d'identifier les oeuvres qui passent. Elle rédige des notes d'information pour Jacques Jaujard, qui dirige le Louvre et est en rapport avec des réseaux résistants. Ces notes sont évidemment très précieuses car elles tiennent la chronique du pillage.

Ce ne sont pas des inventaires : Rose Valland n'est pas en mesure d'enregistrer les centaines d'oeuvres qui passent par le Jeu de paume et se borne à des indications plus ou moins précises. Quand elle se montre trop indiscrète, l'ERR l'expulse du Jeu de paume, mais elle parvient à s'y maintenir jusqu'à la Libération.

Rose Valland, une femme discrète témoin des spoliations nazies Rose_v10

L'exposition présente ses notes et un reportage photo complet sur l'une des visites de Goering. Ces documents inédits sont d'autant plus impressionnants qu'ils sont montrés dans leur brutalité factuelle. Ils concernent des collections légendaires, celle du Néerlandais Adolphe Schloss ou, à Paris, celles des familles Rosenberg, David-Weill ou Kann. C'est bien. Mais il reste encore bien des zones obscures à éclairer, y compris sur l'attitude de Rose Valland elle-même. L'exposition donne à espérer que d'autres archives, conservées par le ministère des affaires étrangères et inaccessibles jusqu'à aujourd'hui, s'ouvrent à la recherche.

La dernière partie de l'aventure de Rose Valland commence elle aussi à être mieux connue : de 1945 à 1953, elle est en Allemagne, promue capitaine, et chargée de l'identification et du rapatriement des oeuvres pillées. Dans les zones d'occupation américaine, britannique et française, elle inspecte les dépôts cachés, en compagnie de ses homologues américains. Son action est déterminante dans le cadre de la Commission de récupération artistique jusqu'en septembre 1949. Environ 60 000 oeuvres et objets ont été retrouvés, et environ 45 000 rendus à leurs propriétaires ou ayants droit de ceux-ci, quand ils avaient disparu dans les camps d'extermination.

Ce que l'on ne mesurait pas non plus avant l'exposition, c'est combien son action a été peu récompensée. Rose Valland n'a été nommée conservatrice qu'en 1952, à 54 ans, et chargée de fonctions assez secondaires.
La publication de son livre Le Front de l'art. Défense des collections françaises, en 1961, et la sortie du film de John Frankenheimer, Le Train, en 1964, inspiré de ses souvenirs et dans lequel son rôle est tenu par Suzanne Flon, semblent lui avoir valu plus de sarcasmes que d'admiration dans un monde des musées français peu soucieux d'entendre reparler des années noires.

Décédée en 1980, elle n'a rien su de la réapparition du sujet des spoliations dans les années 1990. Quant à la plaque à son nom sur un mur du Jeu de paume, elle a été apposée en 2005 seulement... Il reste décidément beaucoup à faire pour tout connaître de Melle Valland et de la vie artistique parisienne sous l'Occupation.

Pour plus d'info, le fameux lien wiki
http://fr.wikipedia.org/wiki/Rose_Valland

Et aussi celui-ci et celui-là
gilda
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