Junior Wells

celtill Jeu 22 Mai - 19:01

Junior Wells

Après des débuts discographiques dans un idiome proche de ses mentors, Little Walter et Sonny Boy Williamson II, Junior Wells s'écarte quelque peu du Chicago blues traditionnel pour aborder divers styles, le Rhythm & blues dont la communauté noire de l'époque est très friande ; Little by little, Messin ' with the kid feront partie des chevaux de bataille de ce musicien grand fondateur du funkblues, un genre qui fleurira au cours des années 70 et 80. La présence d'un petit nombre de morceaux pop assez insipides aux raisons commerciales évidentes, sera vite éclipsée par bon nombre de blues de grande classe, les poignants Prison bars all around me, I could cry aux changements rythmiques opportuns, Come on in the house, It's hurt me too malgré un accompagnement monolithique du pianiste sur ce dernier. Les interventions du guitaristes Earl Hooker sont par contre d'une expressivité rare, en témoigne son jeu de bottleneck cristallin sur le blues lent I'm a stanger, sa virtuosité sur l'instrumental Universal rock; Syl Johnson, présent sur quelques morceaux, brille par ses solos de guitare matinés de West side sound sur l'endiablé Two headed woman et l'intense I could cry. Si sur ses enregistrements Junior Wells délaisse quelque peu son harmonica, savourons tout de même l'insrumental Cha-cha-cha in blues transcendé par son puissant jeu d'harmonica dans un registre Waltérien et le blues Mid-tempo She's a sweet one où l'influence de Sonny Boy Williamson II ne fait de doute.
Un cran au-dessous de ses albums ultérieurs (notamment le révolutionnaire Hoodoo man blues, Delmark, fusionnant pour la première fois l'âpreté du Chicago blues à des rythmes innovateurs voire funky), ces faces sont néanmoins de très bon aloi du fait du charisme d'un Junior Wells au chant ambitieux et passionné et de ses brillants accompagnateurs.

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