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guerres tribales chez les Indiens d’Amérique

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Message  celtill Dim 25 Mai - 12:02

Cet article fait partie d’une série qui explore les aspects des tribus indiennes d’Amérique du Nord sans le folklore, mais avec le sérieux de l’historien français Mathieu Le Hunsec pour le site custerwest.org.



Cet article fait partie d’une série qui explore les aspects des tribus indiennes d’Amérique du Nord sans le folklore, mais avec le sérieux de l’historien français Mathieu Le Hunsec pour le site custerwest.org.
Les guerres tribales sont une constante sur le continent nord américain. L’archéologie et les témoignages rendent compte de conflits entre autochtones bien avant l’arrivée des Européens. Ces conflits vont cependant évoluer avec l’arrivée des Européens puis la pénétration des Américains dans le continent qu’ils s’approprient. En effet, les tribus en contact avec les premeirs colonisateurs européens prennent une partie active dans les conflits, tandis que les guerres purement tribales engagées dans des zones n’étant pas encore en contact avec les Blancs subissent les mutations dues à l’introduction du cheval et des armes à feu qui pénètrent plus ou moins rapidement dans le continent, venus du sud ou de l’est.

Dans un premier temps, les conflits sont limités. Les tribus ne peuvent se permettre de se lancer dans des guerres à outrance qui épuiseraient très rapidement leur faible potentiel démographique. Par exemple, durant l’hiver 1692, une rencontre entre des Iroquois et des Abenakis aboutit à un duel entre les deux meilleurs guerriers, duel qui évite une effusion de sang qui affaiblirait trop les deux parties en présence.

La peur de trop s’affaiblir démographiquement se retrouve également par un acte de guerre particulier : la prise de prisonniers afin de compenser les pertes. Chez les Iroquois, quand un clan perd certains de ses membres, il doit trouver un moyen de les remplacer. Lancer une attaque relève d’une stratégie, souvent décidée par les femmes, visant à capturer des prisonniers pour les intégrer à la communauté. Au retour, il revient aux femmes de choisir quels prisonniers seront adoptés et lesquels seront exécutés ou réduits en esclavage. Pour l’anthropologue Rolan Viau, l’adoption et l’esclavage étaient deux statuts sociaux distincts. L’adoption présentait le prisonnier dans un nouveau contexte « social parental ». Ainsi, le prisonnier qui était adopté bénéficiait d’un statut privilégié s’il remplaçait l’Iroquois mort au champ de bataille.

L’adoption vise donc essentiellement à remplacer les membres du clan récemment décédés et les prisonniers sont intégrés à la famille.

Dans ce sens, l’arrivée des Blancs a accéléré le nombre et la dureté des guerres. Comme l’a souligné l’anthropologue Roland Viau, « la maladie, qui a tué davantage que les fusils, a décimé les populations, ce qui forçait les clans à entreprendre plus de guerres ». Les guerres menées par les Cinq Nations iroquoises au cours du XVIIe siècle connurent une ampleur sans précédent, car les « Iroquois étaient avant la guerre qu’ils ont eue avec les Français et les nations qui leur sont alliées plus de trois mille hommes. Ils ont diminué au-delà de la moitié et l’on compte présentement qu’ils ne peuvent être que douze à treize cents hommes », selon le texte des Relations des Jésuites. Dès 1640, les Iroquois intègrent massivement des prisonniers de guerre. Vers la fin du XVIIe siècle, plusieurs villages comptent une majorité d’individus n’étant pas Iroquois de naissance.

Cette méthode radicale qui permit aux Iroquois de maintenir un niveau de population stable avant l’établissement des Blancs s’appuie sur une méthode guerrière résumée par une devise iroquoise : « Surgir comme un renard, se battre comme un lynx, s’envoler comme un faucon. » Les guerriers attaquent par surprise un camp très rapidement. Le but est de piller, de prendre des scalps et de faire des prisonniers. Une fois le raid accompli, la retraite est rapide, les prisonniers entravant cette marche sont exécutés.

Autre élément contribuant à renforcer ces guerres tribales, le scalp et le prisonnier deviennent des valeurs d’échange au même titre que la fourrure sur le marché colonial nord américain. La demande de fourrures par les Blancs conduit également à la multiplication des raids.
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Message  celtill Dim 25 Mai - 12:02

L’expansion du commerce des fourrures par les Français écarta les Iroquois des profits qui réagirent en se liguant avec les trafiquants hollandais de Fort-Orange. Ils se lancèrent également dans des expéditions contre leurs voisins, une fois les castors exterminés sur leur propre territoire. Ainsi, les Iroquois se livrent à la piraterie pour bénéficier du commerce des peaux de castor. Une tribu iroquoise, les Mohawks (ou Agniers) tendent des embuscades aux canots hurons chargés de fourrures destinées à être échangées avec les Français sur le Saint-Laurent. À l’autre extrémité de la confédération iroquoise, les Tsonnontouans agrandissent leur territoire de chasse en se déplaçant vers l’ouest. Les Wenros, voisins des Tsonnontouans, sont ainsi expulsés de leurs terres en 1638.

Cependant, des territoires de chasse toujours plus vastes sont nécessaires. Les Pétuns, les Neutres et les Ériés interdisent ainsi aux Iroquois l’accès à des territoires de chasse aux castors ou entrent en compétition à propos de ces derniers. Les Pétuns furent attaqués les premiers, et leur agglomération principale, Étharita tombe en décembre 1649. Deux villages neutres sont détruits en 1650 et 1651, et les Neutres semblent avoir fui leur patrie dans les deux années qui suivirent. Les Onontagués et les Tsonnontouans se tournèrent apparemment ensuite contre les Ériés, qui étaient si isolés qu’aucun Européen n’était parvenu dans leur pays. Une grande agglomération ériée tomba en 1654, les attaquants iroquois, surtout des Onontagués, s’étant servis de leurs canots comme d’échelles pour escalader la palissade.

Les attaques des Iroquois contre leurs alliés conduisent les Français à doubler leurs alliances commerciales d’alliances militaires. En 1609, les Français de Champlain sont entraînés dans la guerre pour soutenir leurs alliés commerciaux. Jusqu’à 1660, les Iroquois, très mobiles, attaquent les colons français, poussant certains d’entre eux à quitter la colonie pour rejoindre la métropole. Les autres trouvent la solution au problème en créant un camp volant de soldats, en entraînant des milices, en entourant les villages de palissades, et surtout en adoptant les méthodes guerrières de leurs ennemis. L’embuscade devient une tactique très appliquée avec plus ou moins de succès. Par exemple, en 1660, l’aventure du Long Sault qui avait pour but de surprendre les Iroquois revenant de la chasse se termine par la mort de la soixantaine d’hommes que comptait l’expédition, dont 17 Canadiens, surpris par l’arrivée de 300 guerriers iroquois revenant ensemble de la chasse.

La multiplication des échanges de peaux avec les Blancs s’explique également par la supériorité procurée par les armes à feu. Un parti de guerre armé à l’européenne s’arrogeait une supériorité sur les clans ne connaissant pas les armes à feu. Sir Alexander MacKenzie décrit la terreur que firent régner les Crees armés d’armes à feu aux populations vivant encore à l’âge de pierre du pays athabascan. De petits groupes de Crees armés de bons fusils chassaient comme des lapins les habitants de la contrée et ceux-ci étaient si effrayés que la seule vue d’un panache de fumée suspect à plusieurs kilomètres suffisait à provoquer leur fuite[1].

En 1795, Jean Baptiste Truteau affirme que la crainte inspirée par les Sioux Tetons aux autres tribus du Missouri et de l’est des Black Hills tient essentiellement à leur possession d’armes à feu, alors que leurs adversaires en étaient presque totalement dépourvus[2].

Les Mohacs, lors de traites officieuses avec les Anglais, les Hollandais et les Suédois, offrent jusqu’à 20 peaux de castor pour obtenir un mousquet. Dès lors un cycle vicieux s’engage. Davantage de peaux deviennent nécessaires pour s’armer, ce qui conduit à la raréfaction ou la disparition des castors, d’où le recours à des raids en territoire adverse.

L’armement des tribus peut également être le fait des alliances avec les Européens. Lors de la rivalités anglo-française sur la côte Est, les Amérindiens vont être directement impliqués dans les combats.

Des alliances sont nouées pour éliminer des tribus gênantes pour les Européens. Ainsi, les Pequots, obstacle à la pénétration vers le Connecticut, sont éliminés en 1637 par les Narragansetts ; huit ans plus tard, ceux-ci sont écartés sous les coups des Uncas. En 1675-1676, une même politique d’alliance permet encore une fois aux habiles Anglais d’échapper à une menace sérieuse, la guerre du roi Philip prend fin par la victoire des alliés Mohaks.

Les Iroquois, du moins certaines tribus de la confédération, se rangent du côté anglais et les appuient dans la lutte contre les Français puis les insurgés jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. En face d’eux, les Algonquins s’allient aux Français dès leur rencontre avec Champlain en 1603, imités par les Ottawas, les MicMac, les Montagnais, les Abénakis et les Hurons.

Dès la rencontre entre Blancs et Amérindiens des conflits éclatent.

L’alliance d’une tribu avec l’ennemi européen sert de prétexte aux guerres tribales. Ainsi, les Iroquois profitent de l’alliance des Hurons avec les Français pour les anéantir.
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Message  celtill Dim 25 Mai - 12:03

En 1648, une armée considérable, estimée à un millier d’hommes issus de deux tribus iroquoises, les Agniers et les Tsonnontouans, effectue une campagne militaire décisive. Les guerriers parcourent le sud de l’Ontario pendant l’hiver. En mars, cette armée envahit le pays huron et détruit les villages de Saint-Ignace et de Saint-Louis, où se trouvent des missions. Un grand nombre de Hurons contre-attaquent et reprennent Saint-Louis. L’ensemble des forces iroquoises lancées dans cette campagne se jette alors sur les Hurons dont l’armée est détruite au cours d’une féroce bataille qui dure jusque dans la nuit. Les Agniers et les Tsonnontouans jugèrent s’être assez battus et retournèrent dans leur pays. Après cet épisode, la confédération huronne, qui avait déjà vu sa population chuter de moitié en raison des épidémies apportées par les Européens dans les décennies précédentes et qui était déchirée par de graves conflits internes, entre partisans et adversaires des missionnaires, se dissout. A l’été 1649, les villages sont abandonnés, ce qui cause une famine à l’hiver suivant qui provoque de nombreux décès. Les survivants se dispersent, beaucoup cherchant refuge chez leurs anciens ennemis iroquois.

Les attaques sont donc lancées contre les tribus adverses mais également contre les ennemis européens. Des primes sont versées par les Européens pour les scalps ramenés par leurs alliés afin de comptabiliser les pertes adverses, mais surtout de pousser les Amérindiens au combat. Les alliés des Français terrorisent les villages des colons anglais qui sont pillés et brûlés. Les soldats français agissent parfois directement aux côtés de leurs alliés. Le manque de moyens en hommes ne leur permet pas de pratiquer une guerre à l’européenne. Ils adoptent ainsi les techniques de combat des Amérindiens basées sur des raids rapides, les embuscades n’engageant qu’un nombre d’hommes réduit. Grâce aux avantages qu’ils tirent d’une mobilité plus grande, de l’effet de surprise, et du soin religieux qu’ils prennent à éviter les batailles rangées, les dirigeants de la colonie de la Nouvelle-France veulent au moins contenir les ambitions impériales des Anglais, sans disposer de la force massive d’armées régulières. Cette politique perdure jusqu’à la guerre de Sept Ans, où le conflit prend un visage européen menant deux armées régulières face à face et qui verra la défaite définitive des Français, les guerriers alliés n’étant d’autant secours face aux salves en terrain découvert. Dans le cadre de cette stratégie, l’appui des autochtones est indispensable afin qu’ils lancent des attaques seuls ou encadrés par des Français.

Ainsi, au milieu de l’hiver de 1690, un détachement armé de cent quatorze Canadiens, composé surtout de Français nés au Canada, et quatre-vingt seize Indiens alliés sous le commandement de Jacques Le Moyne de Sainte-Hélène et Nicholas d’Ailleboust de Manthet quitte Montréal pour la colonie de New York, avec pour objectif le village de Schenectady. Ces hommes se déplacent en raquettes et tirent leurs provisions et leur équipement sur des traîneaux. C’est ainsi qu’ils arrivent en vue de leur destination avant minuit le 18 février. « Grâce à la neige qui tombait en épais flocons », ils avancent sans avoir été remarqués et ne trouvent pas de sentinelles en place. Les hommes s’engouffrent par une des portes du village restée entrebâillée « par négligence et indocilité des habitants ».

Ils s’établissent silencieusement à des points stratégiques à l’intérieur de la clôture, cherchant ainsi à empêcher la fuite des habitants qui auraient pu aller porter l’alarme à Albany, à quelque vingt kilomètres vers le sud. Puis, lâchant des cris de guerre sauvages, les assaillants lancent l’assaut contre le village endormi. À propos de ce raid, le maire d’Albany écrivit :

« Les mots manquent pour décrire les atrocités commises audit endroit. Les femmes enceintes furent éventrées et les enfants brûlés vifs et leur tête fracassée contre les portes et les fenêtres. » Les Canadiens se montrèrent tout aussi brutaux que leurs alliés. Le village entier est pillé et brûlé, soixante habitants sont massacrés, vingt-cinq hommes et jeunes gens sont faits prisonniers et environ cinquante vies sont épargnées. Au milieu du jour, la troupe reprend le chemin de Montréal, en emmenant cinquante chevaux chargés de butin.

Des raids similaires sont lancés la même année contre Salmon Falls et Fort-Loyal en Nouvelle-Angleterre, qui furent aussi dévastateurs.

Les colons canadiens établirent ainsi une tradition militaire liée à leur mode de vie avec pour modèle leurs alliés indiens, afin de combler le manque de soldats et d’encadrement. Un observateur des années 1750 a noté le contraste entre les coloniaux anglais et français :
« Nos hommes [les colons anglais] ne sont qu’un peuple de fermiers et de planteurs, qui ne savent se servir que de la hache et de la houe. Les leurs [...], depuis l’enfance parmi les Indiens, sont habitués à se servir des armes ; et ils ont la réputation de valoir dans cette partie du monde les troupes aguerries, s’ils ne leur sont pas supérieurs. Ce sont des soldats qui combattent sans recevoir de solde, habitués à vivre dans les bois sans être aux dépens de qui que ce soit, à marcher sans bagages, à se maintenir avec un minimum de munitions et de vivres ; cela représente pour nous un immense fardeau. »

Les techniques et pratiques guerrières amérindiennes sont ainsi adoptées en Nouvelle-France : raids et embuscades qui permettent d’obtenir du butin tenant lieu de solde.

Toutefois, les troupes régulières anglaises prendront le pas sur ces méthodes, par la rigueur et la discipline, le nombre et l’armement, comme les Américains vaincront finalement les Amérindiens lors de l’expansion du jeune pays vers l’Ouest.

Les Anglais ont toutefois des troupes irrégulières, tels que les Rogers’ Rangers ou les coloniaux du Kentucky ou de Virginie qui peuvent combattre aidés de leurs alliés Amérindiens. Les alliés Iroquois reprennent eux aussi les méthodes des guerres tribales. L’exemple de l’attaque de Lachine est révélateur de leur tactique. Ayant attendu que l’adversaire soit plongé dans un sommeil profond, les guerriers fondent sur le village. L’assaut sur Lachine est ainsi lancé dans la nuit du 4 au 5 août 1689 durant un violent orage. 1 500 Iroquois brûlent 56 des 77 maisons que comptait le village, tuent 24 personnes et capturent entre 70 et 90 habitants dont 42 ne rejoindront jamais la colonie. Une telle concentration de guerriers est exceptionnelle et n’apparaît que rarement, les tribus amérindiennes étant généralement constituée de groupes restreints. La situation est particulière chez les Iroquois qui sont parvenus à créer une véritable fédération de cinq nations dans un premier temps. Cette ligue fondée en 1570 comprend les Cayugas - ou Goyogouins -, les Oneidas - ou Onneiouts -, les Onondagas - Onontagués -, les Mohawks - ou Agniers - et les Senecas également connus sous le nom de Tsonnontouans. En 1722, une sixième nation est intégrée : les Tuscaroras.

L’appartenance de ces tribus à la fédération iroquoise n’implique pas une même ligne diplomatique. Certaines tribus restent neutres alors que d’autres lancent des raids contre les Français. Ceux-ci lancent également des offensives : ils détruisent des villes en 1666, puis de nouveau en 1693 ; des villages tsonnontouans sont brûlés en 1687, et en 1696, les Onneiouts voient leurs villes incendiées par les Français. Leurs voisins onontagués détruisent eux-mêmes leur ville devant la menace d’une invasion.

La puissance iroquoise qui résiste aux Français conserve une importance capitale durant l’ensemble du XVIIe siècle et une grande partie du XVIIIe. La ligue des six nations est toujours un partenaire diplomatique particulier pour les Européens. Lorsque la guerre d’indépendance éclate, le chef des Mohawks, appelé Joseph Brant, est déjà depuis quatre ans secrétaire de Guy Johnson au département colonial des Affaires indiennes. Reçu à Londres, il s’engage à prendre les armes à la tête de 3 000 guerriers en échange de l’assurance que l’Angleterre viendrait en aide aux Iroquois. Totalement européanisé, Thayendanegea de son nom indien est fait capitaine puis colonel de l’armée anglaise lors de la guerre contre les Insurgés[3]. Cet engagement du chef Mohawk aux côtés des Anglais va porter un coup fatal à la ligue.
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Message  celtill Dim 25 Mai - 12:04

La puissance iroquoise est abattue, se trouvant face à une armée d’Insurgés de plus en plus puissante et pratiquant une stratégie de guerre à outrance. En 1779, Washington décide d’intervenir contre les quatre tribus iroquoises alliées aux Anglais et qui causent des dommages importants en pratiquant une guérilla contre les colons des Etats de Pennsylvanie et de New York principalement. Les généraux Clinton et Sullivan sont ainsi chargés de dévaster le pays ioroquois. Leur organisation en villages fixes, liée à leur statut de peuple agriculteur et sédentaire, en firent des cibles privilégiées lors de la campagne de Sullivan. Cependant, la puissance iroquoise n’est pas abattue et continue à porter de rudes coups aux Insurgés par la suite. A l’issue de la guerre, les Iroquois se voient accorder deux réserves. Entre la puissance impérialiste anglaise et la jeune nation expansionniste américaine, les Indiens impliqués furent à terme considérés comme négligeables par les deux parties. Lors de la reconnaissance de l’indépendance des jeunes Etats-Unis, les tribus à l’Est ne disposent plus d’une puissance suffisante pour jouer un rôle face aux Américains. En effet, les Iroquois ayant dans un premier temps affirmés leur suprématie militaire sur les autres tribus, et notamment sur les puissants hurons, leur perte de puissance équivaut à la disparition d’une réelle puissance amérindienne à l’Est.
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Message  celtill Dim 25 Mai - 12:05

Guerres indiennes et conquête de l’Ouest

Lorsque le sort des tribus de l’Est est réglé avec la mise en place des premières réserves, les Américains se lancent à la conquête du territoire, encore vierge à leurs yeux, qui se situe à l’ouest des colonies originelles.

L’espace n’est cependant pas vierge. De nombreux peuples vivent sur ces immenses territoires, déjà influencés par les Blancs avant de les avoir rencontrés.

En effet, les guerres tribales dans les Plaines par exemple ont pris un visage nouveau avec l’introduction du cheval et des armes à feu. Le terme de guerre est exagéré puisqu’il s’agit en fait de conflits larvés et quasi permanents qui ne mettent pas en jeu des armées constituées mais des groupes de guerriers agissant plus ou moins librement après s’être eux-mêmes choisi un chef.

L’importance de ces conflits s’explique par le sentiment de supériorité envers les autres qui existe chez toutes les tribus des Plaines. Ce sentiment se perçoit par le nom que chacun de ces peuples se donne. Par exemple, les Pawnees se nomment eux-mêmes Chahiksichahiks, soit « hommes des hommes », les Wishitas se donnent eux-mêmes le nom de Kirikitishs, sans doute « les vrais hommes » et le propre nom des Kiowas est Ka-i-gwy : « le peuple dominateur ». L’affirmation de sa supériorité sur les autres groupes passe par de perpétuelles guerres.

Dans les Plaines, ces guerres, à quelques exceptions près, sont glorifiées et le guerrier couronné de succès jouit d’un grand prestige. C’est notamment le cas chez les Sioux, chez qui la guerre est une activités majeure des hommes. En effet, cette tribu n’a de cesse d’affirmer sa suprématie sur les peuples voisins : les Ojibwas, Crees, Blackfeet, Crows, Pawnees ou Kiowas.

Les différentes formes des guerres des Plaines

L’importance primordiale de la guerre dans la culture sioux s’explique par plusieurs facteurs. Se battre permet à l’individu d’obtenir une fonction importante, du prestige aux yeux de tous et d’amasser des richesses. En effet, les guerres tribales sont loin des guerres européennes qui ont des buts politiques. Même si l’élimination de bandes rivales d’un territoire est un prétexte important, la majorité des actes de guerre consiste en des raids visant à conquérir de la puissance économique grâce à la force militaire, à s’approprier les ressources adverses.

La conquête et la défense des terres permet ainsi de conserver ou de s’approprier la richesse essentielle qu’est le bison. Par exemple, vers 1775, les Kiowas sont délogés des Blacks Hills par les Sioux qui qualifient bientôt les lieux de « réserve à viande ». Au cours de leur migration, cette tribu est venue à bout d’ennemis puissants : Omahas et Poncas, Arikaras, Cheyennes et Kiowas, afin de s’assurer le contrôle de territoires de chasse plus vastes.

Pour la tribu, la guerre permet également l’autodéfense par le biais des représailles, la guerre étant d’abord destinée à assurer la sécurité du groupe grâce à une agression défensive. Cette caractéristique explique l’importance de la durée des conflits qui durent tant que les deux groupes rivaux se côtoient, ou presque. Les haines sont trop tenaces pour conduire à une paix durable, d’autant qu’il n’existe pas d’unité politique qui permette de faire cesser totalement les raids. Les guerres des Plaines sont souvent un enchaînement d’attaques et de représailles sans fin.

Par exemple toute défaite, destruction d’une troupe de guerre ou mort d’un guerrier éminent, répond à un rite immuable en provoquant automatiquement un grand rassemblement des camps, suivit d’une offensive en force contre les ennemis. L’expédition des représailles n’est pas toujours lancée immédiatement. Après l’annonce de la défaite, le groupe concerné laisse passer « un hiver » pendant lequel les parents des défunts emmènent le calumet de la guerre dans les camps voisins, pleurant publiquement leurs morts et demandent à leurs hôtes de les aider à se venger. Dans chaque campement, les dirigeants tiennent conseil pour décider si les chefs doivent accepter ou refuser le calumet. Il est rarement refusé. Lorsque les chefs fument, cela signifie qu’ils prennent part à l’expédition. L’été suivant, les bandes se réunissent et se mettent en route, pénétrant aussi rapidement et discrètement que possible en territoire ennemi, précédées d’éclaireurs chargés de repérer les villages ennemis. Lorsque l’un d’eux est signalé, la troupe fait halte au bord d’un cours d’eau. Les femmes, les enfants et les vieillards s’y installent tandis que les guerriers, après une rapide marche de nuit, tentent de s’emparer à l’aube du village. Ces opérations sont souvent couronnées de succès : de nombreux guerriers tués, un grand nombre de femmes et enfants capturés, tout comme les troupeaux de chevaux et l’équipement des vaincus. Les femmes et enfants sont souvent adoptés par leurs agresseurs. En effet, les femmes sont une des raisons qui poussent les Sioux à faire la guerre car pour eux le beau-frère idéal est l’ennemi tué sur le champ de bataille et la femme idéale la captive, comme le signale l’absence de mot pour désigner le mariage, celui utilisé pour désigner le rapt, l’enlèvement, étant utilisé dans ce cas.

Les guerres tribales peuvent déboucher sur des engagements extrêmement sanglants. Ainsi juste avant 1830, les Pawnees massacrent jusqu’au dernier un parti de guerre cheyenne afin de s’assurer le contrôle de territoires de chasse. Les non-combattants peuvent également être victimes. En juin 1845, un fort parti de cavaliers sioux charge un camp pawnee situé sur la Loup Fork, tuant 70 habitants et forçant les autres à abandonner le village. Trente ans plus tard, la situation est la même, les Sioux particulièrement puissants mettant un point d’honneur à conquérir et protéger les territoires qu’ils considèrent comme les leurs. Ainsi en 1873, un millier de guerriers Sioux délogent des Pawnees des rives sud de la Platte Rivers. Les vaincus laissent 200 morts dans la bataille tant hommes, femmes qu’enfants. En octobre 1870, la dernière grande bataille entre tribus voit s’opposer un fort parti de guerre Cree et Assiniboine de 600 à 800 guerriers. Ceux-ci se lancent à l’attaque d’un village Blackfeet installé le long de la Belly River. Ignorant la proximité d’autres villages blackfeet, les assaillants subissent de très lourdes pertes, de l’ordre de 200 à 300 morts tandis que leurs adversaires perdent environ 40 des leurs.

Cet épisode, qui n’est pas isolé, prouve que la haine envers les ennemis traditionnels est bien là, même lorsque la lutte contre les Blancs atteint son paroxysme. Les conflits tribaux sont ainsi au moins aussi féroces et cruels que ceux opposant Amérindiens et Blancs.

Ainsi, femmes, enfants et vieillards peuvent être tués et les cadavres sont souvent mutilés, par les guerriers ou les femmes, des parties du corps de l’ennemi pouvant être prélevées en guise de trophées. Par exemple, en 1851, un chef Pied-Noir rapporte qu’à l’issue d’un combat au cours duquel un groupe de 25 guerriers Crows fut anéanti, « les chevelures furent enlevées par les guerriers qui s’étaient le plus distingués dans l’affaire ; les femmes coupèrent les cadavres en si petits morceaux, qu’à peine on y pouvait reconnaître encore une trace d’un membre d’un corps humain. Toutes ces chevelures et tous ces lambeaux de chair furent alors attachés, en guise de trophées, au bout de lances et de perches, et portés en triomphe jusque dans le camp, au milieu de chants de victoire, de cris de rage, de hurlements et de vociférations contre leurs ennemis ».

Les raids mettant en jeu des forces aussi importantes ne sont cependant pas majoritaires. Les conflits entre tribus sont largement émaillés de raids de quelques hommes.

Le Père De Smet, missionnaire jésuite, décrit la préparation d’une expédition guerrière des Crows telle qu’il a pu l’observer vers 1855.

« Un chef ou partisan qui a l’intention de former un parti de guerre se présente au milieu du camp, un casse-tête en main et peinturé de vermillon, symbole du sang. Il entonne sa chanson de guerre ; ces sortes de chants sont courts. Le partisan proclame avec emphase ses hauts faits, son ardeur patriotique et militaire, les sentiments et les motifs qui le portent à la vengeance. Son chant est accompagné du tambour et du sischiquoin, ou gourde remplie de petits cailloux. Le partisan frappe fortement la terre du pied, comme s’il était capable de faire trembler l’univers. Tous les jeunes gens l’écoutent avec la plus grande attention, et celui qui se lève pour se joindre à lui devient un volontaire de son parti ; à son tour, il entonne aussi sa chanson de guerre, et cette cérémonie est un engagement solennel, dont un jeune homme ne saurait honorablement se dégager. Chaque soldat s’arme et se pourvoit lui-même de tout ce dont il aura besoin pendant son expédition.

Toute la force de l’opinion publique parmi les Indiens paraît être concentrée sur ce point important. La narration de leurs aventures et de leurs actes de bravoure, leurs danses, leurs cérémonies religieuses, les discours des orateurs dans les assemblées publiques, tout ce qui peut servir à enflammer l’ambition dans l’esprit du sauvage se rapporte à l’idée de se distinguer un jour à la guerre [4] ».

Le Sioux Iron Shell rapporte avec plus de précision une telle expédition. Holy Circle, fils de Shot In The Heel, ayant trouvé la mort dans la guerre contre les Shoshones, son frère Iron Shell décida de venger sa mort en organisant une cérémonie appelée Waczekiyapi qui signifie littéralement en Oglala « danse de ceux qui attendent le retour de quelqu’un qui est au loin ». Les membres de la Sotka Yuha, la société militaire à laquelle appartenait Holy Circle participe à ce « rituel sacré » afin de témoigner leur respect. Runs-Him, l’un des membres jure alors de venger la mort de son frère de communauté soulageant ainsi Iron Shell de cette responsabilité. Quelques jours plus tard, Runs-Him donne un festin auquel les membres de la société militaire sont invités. Il prépare de cette façon une expédition guerrière dont il veut être le Blotahunka « celui que l’on choisit pour prendre la tête ». Le lendemain est consacré à la préparation de l’expédition. Le jour du départ, les guerriers se réunissent chez Runs-Him qui monte un cheval de selle, tenant par la bride un cheval de guerre.

L’approche du camp shoshone se fait tranquillement afin de ne pas fatiguer les chevaux. Lorsqu’après plusieurs jours un campement est repéré par les éclaireurs, les guerriers se parent de leurs plus beaux habits car c’est ainsi qu’il est convenable d’être vêtus pour mourir sur le champ de bataille, même si certains guerriers préfèrent ne porter que des mocassins et un pagne. Les détails du camp sont précisés par les éclaireurs et le plan est exposé, il est simple : investir le village au point du jour, faire fuir les chevaux, et se retirer. Une fois l’ennemi lancé à leur poursuite, ils se retourneront pour lui faire face et le combattre. Les guerriers chevauchent alors solitairement à petite distance en adressant des prières à Wakan Tanka « le Grand Esprit » et en invoquant leur propre esprit protecteur. Lorsque la nuit tombe, les chevaux de selle sont laissés sous la surveillance des deux plus jeunes tandis que les guerriers s’approchent du campement et attendent l’aube. Après avoir pratiqué les derniers rituels leur assurant une protection, la trentaine de guerriers de l’expédition se lancent à l’attaque, au moment où ils aperçoivent les Shoshones emmener les chevaux vers les pâturages. Les chevaux sont poussés en avant par les Sioux, qui laissent deux hommes observer la réaction des ennemis. Ceux-ci poursuivirent les assaillants qui se tiennent hors de portée tant que les Shoshones disposent de la supériorité numérique. En effet, le nombre de poursuivants diminue à mesure que ceux-ci estiment que leur cheval est trop fatigué pour continuer la poursuite. Le fait d’aller au combat étant un choix personnel, chacun agit comme bon lui semble. Lorsque le nombre de Shoshones et celui des Sioux s’équilibre, Runs-Him ordonne à ses hommes de faire volte-face. Ceux-ci se couchent le long du flanc de leur cheval opposé à l’ennemi afin de se servir de l’animal comme d’un bouclier, envoyant une première volée de flèches. La manœuvre est répétée, lorsqu’à la troisième volte-face les poursuivis deviennent les poursuivants. Le chef de guerre sioux touche de sa lance un guerrier shoshone et le désarçonne puis touche le cheval pour se l’approprier, il revient ensuite à l’homme à terre pour le scalper. D’autres guerriers réussissent également à désarçonner des Shoshones. Une fois la poursuite terminée, les Sioux parcourent le champ de bataille touchant les ennemis à terre pour partager les coups entre eux. Ils reviennent ensuite vers leur camp, avec 100 chevaux pris et 20 scalps sans avoir subi la moindre perte. Près du campement, ils s’établissent pour la nuit afin de préparer leur entrée : ils préparent les scalps et les attachent à des perches et à l’aube se peignent le corps et se noircissent la figure. Dénudés ils entrent au galop dans le camp, brandissant les scalps et poussant de grand cris. Runs-Him se rend alors au centre du camp et hurle son nom en ajoutant : « j’ai fait un mort et j’ai pris ces chevaux ». Tous font alors lentement le tour du village afin qu’on les reconnaissent. Le chef de guerre montant un cheval pris à l’ennemi fait le tour deux nouvelles fois, seul, brandissant le second scalp. Runs-Him tend alors le scalp à Shot In The Hell en l’interpellant en ces termes : « voici la chevelure de ton fils, prends ce cheval car c’est le sien ». Les guerriers de l’expédition se rendent alors à la tente du conseil où ils fument un calumet. Le chef de guerre fait alors le récit de l’expédition, sans mensonge, le fait de fumer ayant valeur de serment. Une fois le récit achevé les autres guerriers acquièscent pour confirmer qu’il s’agit de la vérité. Le Naca, comme l’ensemble de la tribu remercient alors le chef de guerre pour cette « bonne action » et les sœurs et cousines des guerriers prennent alors les scalps afin de donner le départ à la danse de la victoire. Shot In The Hell rejoint alors les danseuses et tout en brandissant le scalp dit « voici mon fils ». Son deuil est terminé puisque son fils est revenu à travers le scalp. Les guerriers sont fêtés par des festins et reçoivent des cadeaux comme des mocassins brodés, confectionnés durant leur absence. De leur côté, ils distribuent les chevaux pris aux femmes de leur famille. La danse du scalp commence cette nuit-là et se prolonge durant quatre nuits. Le cinquième jour, la vie au camp revient à la normale, la mort de Holy Circle ayant été vengée[5].

De nombreux raids engagent encore moins de guerriers, seulement une poignée, ayant pour but de voler des chevaux. Dans ce cas de figure, l’expédition ne conduit pas forcément à des morts de part et d’autre. Par exemple, Ghost Head témoigne qu’il ne part à la guerre qu’avec deux ou trois amis « plus le groupe était petit, meilleur il était, car il est plus difficile de déceler quelques hommes ». Lors d’un de ces raids contre les Crows, il rentre dans le camp habillé comme ses ennemis afin de repérer les meilleurs chevaux. Revenu où ses amis sont embusqués il leur décrit la situation puis ils pénètrent à nouveau dans le camp et ne le quittent qu’une fois le cheval choisi pris. Ce type d’expéditions sans violence destinées à voler des chevaux est très fréquent.

Ces témoignages illustrent les différentes composantes de la guerre des Plaines.
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Message  celtill Dim 25 Mai - 12:05

Les causes des expéditions guerrières

En premier lieu, les campagnes militaires sont décidées suivant la loi du talion. Un homme se faisant tuer constitue une perte irremplaçable pour la famille. La responsabilité de réparer le préjudice incombe non pas au groupe mais à la famille, qui reçoit cependant le soutien d’autres membres de la tribu. La volonté de vengeance peut être la cause de conflits prolongés. Les oppositions entre tribus sont généralement nées d’agressions individuelles sur lesquelles s’est greffé tout un mécanisme de raids/représailles prenant de l’ampleur. Toute action de guerre menée par une tribu donne lieu à des représailles ce qui donne naissance à un cercle vicieux. Pour cette raison, la paix chez les Sioux est synonyme de trêve, la guerre étant un état normal. Les tribus des Plaines en paix veillent soigneusement à ne pas faire de tort aux membres des autres groupes. La préservation de la paix est délicate puisque dans le système particulier des Plaines le domaine militaire relève du choix personnel. Une expédition se décide à l’instigation d’une famille souhaitant se venger ou d’un guerrier seul.

Si le mode de décision d’une action guerrière est particulier d’un point de vue occidental puisque relevant de la seule loi du talion, la façon de mener l’action est également en décalage avec ce qui se pratique sur les champs de bataille des Blancs. Dans les Plaines, la finalité de la guerre n’est pas l’extermination de l’adversaire. Le premier but est de prouver son courage, dans une société qui exalte le guerrier victorieux. Sur le plan personnel, les hommes peuvent mettre toute leur estime en ceux qui accomplissent de grandes choses sur le champ de bataille. Seul un guerrier hors pair devient un héros. L’image idéale de l’homme et de son rôle est associé au risque, à la violence et à l’affirmation de soi. Savoir affronter le danger et risquer sa vie au-delà de la raison constitue la prérogative de ceux qui réussissent. Avoir le droit de faire le paon est la récompense.

Pour se couvrir de gloire, le guerrier peut razzier chez ses ennemis, prendre des scalps mais les plus grands honneurs résident dans les « coups » donnés. Porter un coup peut consister à toucher un guerrier ou lui voler son bouclier. Un coup peut être compté contre n’importe quel membre de la tribu ennemie, homme, femme ou enfant, et même contre les possessions ennemies. Le comptage des coups suit des règles très strictes. Ainsi, si un guerrier blesse son ennemi de loin avant de le toucher, le coup ne compte pas. Le fait de tuer un ennemi à distance, en étant embusqué, action positive sur le plan du résultat militaire, n’est pas reconnu puisque cette action ne demande aucun courage. Cette perception est pérenne puisque parmi les 4 000 Sioux engagés dans le corps expéditionnaire américain en 1917, nombreux sont ceux qui se voient refuser par le conseil de leur tribu la validation des coups portés une fois rentrés dans leur réserve, puisqu’ils ne sont pas le fait d’un corps à corps.

D’autres part si un ennemi parvient à toucher un guerrier, celui-ci se couvre de honte. Le nombre de coups portés par un guerrier est visible sur lui grâce au langage des plumes, qui signale les faits d’armes de celui qui les porte. Pour cela, il faut que le coup porté soit reconnu par tous. En effet, lorsqu’un guerrier a porté un coup direct à son adversaire, il doit raconter son exploit au conseil tribal qui peut faire venir des témoins pour en avoir confirmation. Si tout le monde est d’accord sur l’exploit du guerrier, celui-ci reçoit alors une plume d’aigle dorée. Des actions guerrières peuvent également être mises en valeur par le nom accordé. Un chef Crow reçoit ainsi le nom de Plenty Coups.

Le fait de porter un coup étant plus prestigieux que de tuer l’adversaire dans les guerres tribales, les Indiens doivent s’adapter dans les conflits avec les Blancs, pour qui faire la guerre est synonyme de tuer. Le fossé séparant les Blancs et les Indiens dans la façon de combattre se ressent au récit de combats durant lesquels des soldats chargés par un guerrier à cheval s’étonnent de n’avoir subi à son passage qu’un coup de bâton. En effet, charger un ennemi armé et sans blessure pour lui donner une bourrade de la main ou de son « bâton un coup » constitue un haut fait, bien que cela ne mette pas hors de combat l’adversaire.

Durant l’été 1872, lors d’un accrochage avec des soldats américains, Sitting Bull donne un parfait exemple de cet état d’esprit. Alors qu’Indiens et Blancs échangent des tirs, le chef Sioux met pied à terre, pose ses armes, n’emportant avec lui que son calumet. Il sort d’un pas tranquille des lignes indiennes, s’avance droit sur les lignes ennemies et finit par s’asseoir dans l’herbe à une centaine de pas de ses compagnons, au milieu du champ de bataille. Après s’être installé bien en vue des soldats qui ne cessent de tirer et après avoir trouvé son silex, il bat le briquet et allume sa pipe. De son air placide il aspire quelques bouffés puis lance à ses hommes : « si un Indien souhaite venir fumer avec moi, il est le bienvenu ». Trois guerriers, ne voulant pas manquer cette occasion de faire valoir leur bravoure le rejoignent, jusqu’à ce qu’ils finissent de fumer. Alors Sitting Bull nettoit le fourneau du calumet avec son cure pipe puis se lève pour retourner vers les lignes indiennes.

Cet épisode illustre la conception particulière que les Indiens des Plaines ont de la guerre : sans avoir porté le moindre coup, ni éprouvé le moindre adversaire, Sitting Bull sait que cette action prouve qu’il est le plus brave. Il sait que de retour au camp il sera pris dans une marée humaine, chaque membre de la tribu souhaitant le voir et le féliciter.

La recherche d’actions d’éclat ou de coups peut suffire à inciter des guerriers à former un petit parti de guerre afin de prouver leur valeur.

A ce titre, des méthodes de guerres tribales peuvent s’apparenter aux tournois du Moyen Age européen, le but n’est pas de tuer, la guerre étant pour beaucoup d’Indiens un jeu, dangereux certes, mais indispensable ou presque pour acquérir une place dans la société. Un témoignage de Sitting Bull illustre cette vision des choses. A l’issue d’un engagement, il déclare : « Ho hechetu ! Quel combat ! Un dur combat. Mais ce fut une belle bataille, j’étais heureux d’y participer. Je pus ainsi récolter toute une série d’honneurs ce jour-là [6]. »

L’exemple de Ghost Head qui « part à la guerre avec deux ou trois amis » témoigne de cette vision particulière de raids qui ne sont pas nécessairement sanglants mais qui visent à s’approprier des ressources de l’adversaire, principalement des chevaux et surtout à se couvrir de gloire.

Le cheval est un moteur important dans le processus des guerres tribales. Les sociétés des Plaines sont parfois nommées à juste titre « société du cheval ». En effet dès 1800, les Sioux par exemple cherchent à s’approvisionner abondamment en chevaux. Peu à peu il devient un étalon de richesse et de prestige. Posséder un cheval a de la valeur, en posséder plusieurs est d’autant plus apprécié. Cela crée un cercle vicieux, le cheval devenant l’aiguillon qui pousse à la guerre. La capture d’animaux isolés ou de troupeaux est ainsi une des principales raisons de lancer un raid, raid qui entretient les antagonismes entre tribus.
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Message  celtill Dim 25 Mai - 12:06

Le sacré dans les guerres tribales

La pratique de la guerre est également largement teinté de sacré. Lors de sa préparation pour une expédition, chaque guerrier emporte des objets visant à assurer sa protection propre ou celle du groupe. Une importance particulière est apportée au bouclier qui protège autant en tant qu’arme défensive que par les signes qui l’ornent.

Taillé dans le garrot d’un bison, où la peau est la plus épaisse, durci au feu, le bouclier est recouvert d’une pièce de cuir tendue sur laquelle le guerrier peint un dessin rituel, un motif de medecine qui lui est apparu au cours d’une vision. La signification du motif n’est pas révélée afin de ne pas émousser son pouvoir protecteur. Des plumes, des morceaux de fourrure, des scalps ou des sachets protecteurs fournis par le chaman peuvent compléter la décoration. Les boucliers sont peints par les anciens qui les remettent ensuite aux jeunes braves. Comme les peintures sont inspirées par le monde des esprits, les boucliers ne doivent pas toucher le sol. C’est pour cela qu’ils sont habituellement suspendus à des trépieds devant les tipis.

Les objets sacrés jouent un rôle particulièrement important sur le moral des guerriers. Par exemple, vers 1830, les Cheyennes se lancèrent dans une bataille contre les Pawnees, leurs flèches sacrées liées à l’extrémité d’une lance tenue par un de leurs hommes-médecine. Un Pawnee en mauvaise santé souhaitant en finir avec la vie s’était avancé vers les lignes et assis sur le sol pour attendre la mort. Lorsque l’homme-médecine cheyenne galopa jusqu’à lui pour tenter de le percer de sa lance, l’homme saisit l’arme et la lui arracha des mains. Les Pawnees chargèrent alors et récupérèrent la lance et les flèches sacrées. Cet incident découragea à tel point les Cheyennes qu’ils cessèrent le combat et battirent en retraite en pleurant la perte de leurs objets sacrés[7].

Un autre exemple est rapporté par le Père De Smet surpris d’apprendre, en 1844, qu’un chef lui attribue toute sa gloire dans les victoires contre l’ennemi. Prié d’en dire plus, le chef Pied-Noir ôte de son cou son Wah-Con ou Medecine enveloppé dans un morceau de peau de cabri, le missionnaire jésuite est surpris d’y découvrir des allumettes offertes lors d’un première rencontre survenue en 1840. Le Pied-Noir lui révèle alors leur rôle : « Je m’en sers, chaque fois que je vais à la guerre. Si le feu mystérieux se montre au premier frottement, je fonds sur mes ennemis, car je suis sûr de la victoire. »

La dimension sacrée s’illustre également par la réputation d’invincibilité accordée à des hommes ou des animaux. Par exemple, les Hunkpapas[8] possédaient un cheval sacré, un alezan foncé, que les guerriers montaient lorsqu’ils voulaient attaquer une position très défendue, car l’animal ne craignait pas les balles, ayant survécu à neuf blessures. Tous le croyaient doté d’un pouvoir merveilleux qui lui permettait de ne pas succomber à de graves blessures. Les Hunkpapas le nommèrent Sitting Bull du nom de leur chef qui avait échappé à plusieurs combats en étant épargné malgré les balles qui pleuvaient autour de lui et qui réchappa à toutes ces blessures reçues au combat.
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Message  celtill Dim 25 Mai - 12:06

Les tactiques guerrières

Les tactiques guerrières mises en place témoignent de la perception d’une expédition, qui doit être rapide et permettre de prendre du butin, suivant des schémas de guérilla et non pas de guerre ouverte. Comme cela a déjà été souligné les effectifs engagés sont généralement réduits.

Par exemple, l’hiver 1869 voit se dérouler la bataille la plus sanglante de toute l’histoire des Hunkpapas. Elle marqua les esprits au point de donner un nom à l’année dans leur calendrier. Pourtant, l’engagement livré alors que les Hunkpapas campent au confluent de la Yellowstone et de la Powder ne concerne qu’une force ennemie de seulement 30 hommes. La bataille a pour point de départ la mort d’un jeune Hunkpapas chassant avec un camarade. Celui-ci alerte le camp. Aussitôt Sitting Bull prend la tête d’une centaine de cavaliers. Les agresseurs Crows se sentant rejoints se retranchent dans une position forte, sur un tertre cerné de grands rochers. Les Sioux parviennent à prendre pied au sommet de l’escarpement et tuent l’ensemble des ennemis. Les Crows perdent 30 hommes, contre 14 du côté sioux y compris le jeune garçon et 18 blessés. Les groupes de population étant réduits, les effectifs des guerriers engagés sont donc le plus souvent restreints.

Ce type de bataille est également rare, les combats étant principalement des actes de guérilla et des raids.

Par exemple, durant l’été 1839, les Sioux et leurs alliés pénètrent sur les terrains de chasse pawnees sur les affluents de la Kansas et leur infligent une lourde défaite grâce à une tactique de pure guérilla. Surveillant le camp pawnee, ils attendent que leurs ennemis aient épuisé leurs montures durant la chasse au bison et se soient divisés pour les dépecer. Les Sioux surgissent alors, encerclant des petits groupes, repoussant les autres vers le camp. Les Pawnees trop éparpillés avec leurs femmes et leurs enfants ne peuvent faire front avant d’avoir rejoint leur village. Les assaillants peuvent dès lors massacrer les groupes de chasseurs les uns après les autres, étant assurés d’avoir le contrôle total du terrain. Les chroniques d’hiver résument laconiquement l’affrontement : « tué cent Pawnees ». En fait les Pawnees laissent 80 cadavres dans la plaine, tandis que les Sioux ne perdent qu’un guerrier.

Même lorsque des effectifs importants sont déployés, la surprise est recherchée, à l’exemple de l’engagement entre Sioux et Pawnees, une fois de plus, qui se déroule en 1873. Un millier de guerriers sioux assaillent par surprise un camp pawnee. Ceux-ci perdent 50 hommes, femmes et enfants tués, autant de blessés. Les Sioux emportent une centaine de poneys, tous les biens pawnees, les peaux et la viande en nombre en cette période de chasse et 11 femmes et enfants sont capturés.

Les tactiques d’embuscade seront également utilisées contre les Blancs, les batailles rangées recherchées par les Américains n’étant pas à l’avantage des guerriers des Plaines.

L’organisation militaire et les sociétés guerrières

Autre particularité, qui s’ajoute à l’absence d’organisation militaire concernant l’ensemble des guerriers : chacun peut se faire reconnaître chef d’une expédition et surtout chacun est libre de participer à ces expéditions ou même de combattre de manière générale. L’exemple concernant le raid contre les Shoshones illustre ce fait : lorsqu’ils estiment que leur cheval est trop fatigué, ils tournent bride et rentrent à leur village. Cette absence de discipline militaire, qui ne concerne dans une certaine mesure que les sociétés guerrières, conduit à un libre choix du guerrier sur le champ de bataille.

Cela est valable tant pour les combats entre tribus que contre les soldats américains, qui eux obéissent à un commandement et sont soumis, en théorie, à une discipline militaire. Par exemple, après la bataille de Little Big Horn, le guerrier Light déclarera : « Les soldats ont vraiment bien résisté sur l’extrémité de la crête et le combat est devenu trop dur pour moi. Je suis revenu vers le village. » De même, Bobtail Horse est convaincu par ses proches de quitter les combats. A un ami il lance « nakahaneotse » et retourne vers le campement[9].

Ainsi, la fatigue, une résistance trop acharnée de l’adversaire, mais aussi la satisfaction d’avoir donné assez de coups, pris assez de scalps et de butins peut pousser les guerriers à se retirer des combats quand bon leur semble, ce qui ne permet pas d’élaborer de stratégie militaire développée, le nombre d’hommes souhaitant combattre étant variable et difficile à estimer pour les chefs de guerre, qui n’établissent généralement que des plans simples.

Seules les sociétés guerrières ont une discipline qui permet de compter sur elles en toute occasion. Leur force réside dans leur cohésion, comme en témoigne la vengeance de la mort de Holy Circle, et l’émulation qui les anime les unes par rapport aux autres et qui leur donne une combativité extrême. Mus par un esprit compétitif, les sociétaires s’efforcent en toute occasion de se distinguer par leur valeur et leur courage.

A l’origine des sociétés se trouve une légende ou un homme qui met une vision en application créant un rassemblement de guerriers autour de rites et d’emblèmes nouveaux. Les sociétés répondent à des organisations différentes selon les tribus. Par exemple, au contraire des Blackfeet où sévit une stricte échelle des grades, toute hiérarchie est inconnue au sein des sociétés en vigueur chez les Crows. Au début d’un cycle saisonnier, les membres élisent un nouvel encadrement dont chaque membre peut faire partie.

Les sociétés ont un rôle militaire mais aussi social, étant les gardiennes des traditions de la tribu. Elles assurent également la police du camp. Cependant, le rôle est déterminant sur le champ de bataille où chaque membre tente de prouver sa valeur au mépris des dangers comme le souligne les chants, par exemple celui de la société sioux des Kit Foxes :

Inyan tunkashila, namakun

Tokala wanji ma’tinkte

Nahan, dakuwan tehki icunmakiap

Nahan, dakuwan wokokpe icunmakiap

Dakomini icamu’kte[10].

Un des chants de la société des Cœurs Durs, à laquelle appartient Sitting Bull illustre également cette volonté de démontrer sa valeur au mépris des dangers encourus :

Mes frères, celui qui s’enfuit,

On dit de lui que c’est une femme ;

Alors les épreuves que je traverse,

Raccourcissent ma vie !

L’importance sociale de la guerre

La primauté de la guerre chez les Indiens des Plaines et surtout chez les Sioux a des répercussions sur l’individu tout au long de sa vie, dès leur plus jeune âge, les garçons apprennent le maniement de l’arc et des flèches. Et dès l’adolescence, ils peuvent être invités dans une campagne en tant que porteurs d’eau. L’importance de la guerre explique le soin apporté aux armes qui restent essentiellement traditionnelles durant toute la durée des guerres tribales, les armes à feu étant difficiles à se procurer pour les guerriers.

La guerre ainsi institutionnalisée, devient le seul but des hommes, leur obsession. Dans la société ethnocentrique sioux par exemple, l’image idéale de l’homme et de son rôle est associée au risque, à la violence et à l’affirmation de soi.

Dès 1830, la guerre est tellement tissée dans la trame de la vie sioux, tellement essentielle à leur réussite, tellement imbriqué dans les esprits que s’est cristallisée l’idée qu’un individu peut gagner l’honorabilité à la guerre[11]. Les hommes sont tellement tournés vers la guerre que celle-ci prend le pas sur l’activité vitale qu’est la chasse, ce qui prouve cependant la facilité de nourrir toute la tribu grâce au bison.

Au milieu des années 1850, le Père De Smet confirme cette attitude observée chez les Crows :

« On peut dire que le succès à la guerre est le nec plus ultra de la gloire d’un sauvage. L’ambition de devenir grand guerrier absorbe toute son attention, tous ses talents, toute sa bravoure ; elle est souvent l’objet volontaire de toutes ses souffrances. Ses longs jeûnes, ses longues courses, ses pénitences, ses macérations, ses observances religieuses, ont principalement ce seul but. Porter la plume d’aigle, l’emblème du guerrier sauvage, est pour lui le plus grand honneur, le plus riche et le plus bel ornement ; car c’est une marque qu’il s’est déjà distingué à la guerre. Généralement à l’âge de seize à dix-huit ans, après le premier jeûne et après avoir choisi son manitou, ou esprit tutélaire, le jeune Indien se joint aux partis de guerre, qui sont formés de volontaires seulement [12] ».

Cette situation, l’engagement volontaire et fluctuant dans les combats et la volonté perpétuelle de s’illustrer à la guerre, a de graves conséquences notamment avec l’arrivée des Blancs. Les chefs ne parviennent pas toujours à modérer l’ardeur de leurs jeunes guerriers, des attaques isolées de jeunes ont parfois de graves conséquences, un raid isolé pouvant être le point de départ d’un enchaînement de représailles. Ainsi, la liberté accordée aux guerriers ne permet pas un contrôle des actes de guerre ce qui provoque des tragédies lorsque les tribus côtoieront les Blancs. En effet, des guerriers pourront lancer des raids contre des colons sans défense ce qui pourra entraîner des représailles contre des clans innocents et pacifiques.

La différence d’organisation, notamment l’absence de paix réelle chez certaines tribus, sera une cause et un prétexte à des engagements continus entre Blancs et Indiens.

L’intervention des Américains dans les guerres tribales

L’intervention des Blancs dans les guerres indiennes se fait d’abord de façon indirecte. En effet, les chevaux se retrouvent dans le continent avant les premières incursions des Blancs. Cet apport va, en plus d’être une cause majeure d’actions guerrières, considérablement changer les règles de la guerre en permettant d’accroître la mobilité des partis de guerre. Plus qu’auparavant encore, tout camp peut en permanence subir une attaque, à l’exception des périodes les plus froides. Le cheval a renforcé ce risque constant.

L’importance de la guerre et l’exaltation du guerrier chez les peuples des Plaines et notamment chez les Sioux doivent fatalement aboutir à des conflits avec ces nouveaux occupants, rendant toute cohabitation impossible. Les Blancs ont bien évidemment une forte responsabilité eux aussi dans le déclenchement des conflits.

Les Blancs tentent de faire cesser les guerres tribales. Ainsi, en 1832, les Pawnees souffrent tellement des agressions des Sioux Brûlés qu’ils abandonnent leur territoire de la Loup Fork pour construire de nouveaux villages sur la rive sud de la Platte. Le gouvernement américain craignant que les nouveaux venus ne s’en prennent aux marchands et aux émigrants tente de régler le problème. Quelques années plus tard, les Pawnees regagnent la Loup Fork car, selon eux, les agents leur avaient fait la promesse solennelle de les protéger des attaques sioux. Cet engagement n’est pas tenu. Le traité de Fort Laramie de 1851 se donne le même but d’empêcher ou pour le moins de limiter les guerres tribales pour maintenir une certaine stabilité dans la région et ainsi garantir la sécurité des émigrants et des marchands. Les tentatives du gouvernement américain ne changent rien à l’attitude des guerriers des Plaines pour qui combattre représente la valeur suprême de l’homme.

C’est pourtant l’action des Blancs qui va contribuer à limiter l’ampleur des guerres tribales, en devenant un ennemi qui unit les différents groupes indiens. Sitting Bull appelle à une telle unité : « notre peuple est comparable à une île en plein milieu d’un grand lac d’hommes blancs. Nous devons unir nos forces, sinon nous serons tous anéantis un par un ». Il appelle à l’unité des différents groupes sioux, union qui peut s’étendre à d’autres tribus qui préfèrent s’allier et se battre ensemble contre les Blancs. Il convient de souligner cette attitude adoptée par les Sioux, Cheyennes et Arapahos qui constituent un front commun contre les Blancs. Une telle alliance, au vu de l’importance des guerres tribales et de l’orgueil de tribus comme celle des Sioux, constitue une considérable révision de leurs pratiques traditionnelles. Cette alliance effective dès les années 1850, et qui sera des plus efficaces lors de la bataille de Little Big Horn témoigne d’une profonde évolution des esprits chez les Indiens des Plaines. Le danger représenté par les Blancs transforme l’état d’esprit dans les différentes tribus poussant à se sentir d’abord indiennes avant d’être sioux, cheyennes ou arapahos.

Malgré l’alliance de certaines tribus unies pour lutter contre les Blancs, vus comme les plus dangereux ennemis, certains guerriers préfèrent continuer à lutter contre leurs ennemis traditionnels en apportant leur aide à l’armée américaine. C’est le cas des nombreux éclaireurs indiens qui sont les plus à même de débusquer les camps ennemis. Ce sont ainsi des éclaireurs Crows qui révèlent à Custer l’emplacement du grand camp dressé sur la Big Horn en 1876. De même les alliances indiennes sont éphémères. Après l’engagement de 1876, les différentes tribus se séparent. Peu de temsp après leur victoire, alors que la faim se fait sentir et que certains songent à se rendre pour réintégrer les réserves, les Cheyennes quittent le camp de Sitting Bull descendant vers le sud alors que les autres groupes se dirigent vers le nord. Les hommes de Crazy Horse qui ont quitté les autres Sioux longent la Little Missouri vers le sud. Face à une armée unie et ravitaillée, les différents groupes sont successivement contraints de se rendre.

MATHIEU LE HUNSEC
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Message  celtill Dim 25 Mai - 12:07

mon meilleur topic je crois guerres tribales chez les Indiens d’Amérique 831249
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Message  Hayyah Ven 11 Juil - 0:43

Ptit cadeau !!

issu de notre petite expo

PaulMARCOY (1815-1887)
ÉdouardRIOU (1833-1900), illustrateur[/size]
Voyageà travers l'Amérique du Sud, de l'Océan Pacifique à l'Océan Atlantique
Paris: L. Hachette, 1869. 34 cm.

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Message  celtill Ven 11 Juil - 8:39

le sujet c'est l'amerique du nord, mais c'est gentil quand même

guerres tribales chez les Indiens d’Amérique 450677
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Message  Hayyah Ven 11 Juil - 9:50

J'avoue que fatiguée des yeux, j'ai regardé que le titre pis basta. Mais celui sur les mayas, il est où ? je voulais le mettre dedans (en totu cas y en avait un chez aceboard, je crois)
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Message  sylvain medecine Ven 11 Juil - 12:00

celtill a écrit:chaque membre tente de prouver sa valeur au mépris des dangers comme le souligne les chants, par exemple celui de la société sioux des Kit Foxes :

Inyan tunkashila, namakun

Tokala wanji ma’tinkte

Nahan, dakuwan tehki icunmakiap

Nahan, dakuwan wokokpe icunmakiap

Dakomini icamu’kte.


c'est du Lakota et ça veut dire :

« Entends moi Dieu-Rocher.
Je suis un Fox. Je suis destiné à mourir.
Et s’il y a quelque chose de difficile à faire,
et s’il y a quelque chose de dangereux à faire,
c’est à moi qu’il advient de le faire ».

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Message  celtill Sam 12 Juil - 9:35

Hayyah a écrit: Mais celui sur les mayas, il est où ? (en totu cas y en avait un chez aceboard, je crois)

la réponse est dans la question guerres tribales chez les Indiens d’Amérique 34185
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Message  Hayyah Sam 12 Juil - 12:22

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Message  amoule Dim 13 Juil - 8:54

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